Contexte du consentement présumé et don d’organes en Suisse
Plus de mille personnes attendent aujourd’hui un organe vital en Suisse. Chaque année, des dizaines d’entre elles meurent faute de greffe. Pour accroître le nombre de donneurs, le principe du consentement présumé a été largement accepté par le peuple en 2022 : chacun est donneur potentiel sauf opposition explicite.
Retards et obstacles devant l’entrée en vigueur
Trois ans plus tard, peu de choses ont évolué sur ce dossier. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait d’abord promis une mise en application pour 2025, puis 2026; aujourd’hui, il évoque 2027 au plus tôt, soit cinq ans après la votation.
Le principal obstacle demeure le lien avec la future carte d’identité électronique (e-ID), censée permettre une inscription sécurisée dans un registre national des donneurs.
Conséquences techniques et contextuelles
Cette dépendance technique retarde tout progrès : si l’e-ID connaît d’autres contretemps ou si le recours en cours contre le résultat serré de la votation de septembre dernier est favorable, le calendrier pourrait une nouvelle fois être repoussé.
Réactions et implications pour les patients
Le report de l’application du consentement présumé est jugé inacceptable par de nombreux élus. La conseillère nationale Regine Sauter (PLR/ZH) estime que la situation est extrêmement dérangeante et pointe un manque de volonté politique dans l’administration. Le conseiller aux États Baptiste Hurni (PS/NE) parle d’un manque de respect envers la volonté populaire.
Pour les personnes en attente d’une greffe, ces années perdues se traduisent par des vies écourtées, rappelle le journal dominical. Même les partisans d’une mise en œuvre prudente considèrent désormais le calendrier comme inacceptable.
Option transitoire et coût
Une solution provisoire consistant en un registre indépendant des donneurs est estimée à environ 5 millions de francs. Le Conseil fédéral n’a pas encore accepté d’engager cette somme pour l’instant.