Une reconnaissance prestigieuse pour une carrière musicale diversifiée
Le 11 septembre 2025, la pianiste et compositrice lausannoise Sylvie Courvoisier a reçu le très convoité Grand Prix suisse de musique lors d’une cérémonie au KKL de Lucerne. Ce prix, doté de 100 000 francs suisses, vient couronner une carrière riche en distinctions, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.
Une artiste engagée à soutenir la scène musicale
Dans le cadre de la série d’émissions La vie à peu près, Sylvie Courvoisier a exprimé sa vision du rôle du prix, le qualifiant d’outil lui permettant d’aider d’autres artistes. Selon elle, cette récompense lui confère la liberté de gérer ses projets musicaux sans concessions, notamment en choisissant de financer elle-même ses prochains albums.
Installée à New York depuis près de trente ans, cette musicienne de 56 ans souligne que la générosité et l’entraide sont essentielles dans sa démarche artistique. Elle déclare : « Je pense que plus on redonne, plus on reçoit. Il faut donner, surtout que je n’ai pas d’enfants. » Sa philosophie, centrée sur le partage, témoigne de son engagement envers la scène musicale et la solidarité artistique.
Une vision musicale claire et éclectique
Sa carrière témoigne d’une parfaite maîtrise de diverses traditions musicales : concerts classiques, festivals de jazz, clubs où elle mêle improvisation et composition dans un style personnel. Sa capacité à explorer des univers sonores inédits lui a permis de collaborer avec des figures emblématiques telles que John Zorn, qui la décrit comme « l’une des pianistes les plus créatives de la scène new-yorkaise ».
Une énergie créative infatigable
À travers le jazz, la musique contemporaine, la danse ou encore le flamenco, Sylvie Courvoisier s’investit pleinement dans chaque projet, alimentée par une énergie vitale qu’elle considère inépuisable. Sa discographie, impressionnante, est principalement publiée chez des labels tels que Tzadik, Pyroclastic, Relative Pitch, ECM ou Intakt Records.
Elle confie : « Ce qui me sauve, c’est que je ne suis jamais lassée. Mon besoin de jouer est intact. »
Un parcours artistique marqué par l’amour du piano depuis l’enfance
Originaire de Lausanne, Sylvie Courvoisier, dès l’âge de six ans, voulait devenir chef d’orchestre, mais ses parents considéraient cette profession comme peu envisageable. Elle a fréquenté le collège des Bergières puis le gymnase du Bugnon, avant de se consacrer entièrement au piano, notamment lors de sessions en solitaire à Savigny, où elle a découvert la musique de manière intuitive et expérimentale.
De la passion pour la composition à la scène jazz
Après avoir étudié au Conservatoire de Montreux puis à celui de Lausanne, elle hésite entre jazz et musique contemporaine. Elle choisit la composition pour en maîtriser l’écriture complexe, tout en menant parallèlement une carrière de soliste et de direction de formations jazz. Elle explique : « Autant le piano m’était difficile, autant l’écriture m’était naturelle. »
Une date symbolique et un souvenir marquant
Le choix du 11 septembre 2025 pour recevoir le Grand Prix a été perçu comme surprenant par certains, en raison de la connotation du 11 septembre aux États-Unis. Sylvie Courvoisier confie que cet événement lui a permis de prendre du recul sur ce jour funeste en 2001, tout en évoquant le sentiment d’appartenance à la communauté new-yorkaise, qu’elle apprécie pour son esprit d’entraide.
Elle ajoute : « Avec ce prix, j’espère laisser un meilleur souvenir du ‘Nine Eleven’ qu’on en garde habituellement. »
Les prochains concerts de Sylvie Courvoisier incluront notamment une représentation à Lausanne le 4 octobre 2025, ainsi que d’autres en Suisse, avec notamment la sortie de son nouvel album Angel Falls, en duo avec Wadada Leo Smith, prévue pour le 3 octobre chez Intakt Records.