Contexte et proposition de prolongation du cadre New START
Le président russe Vladimir Poutine a proposé de prolonger d’une année les termes du traité New START, accord de désarmement nucléaire entre Moscou et Washington, dont l’échéance est fixée en février prochain.
Lors d’une allocution télévisée, Poutine a déclaré que la Russie serait prête, après le 5 février 2026, à continuer de respecter les restrictions quantitatives centrales prévues par le traité; il a ajouté qu’une analyse de la situation permettrait de décider ultérieurement du maintien de ces restrictions.
La Russie a précisé que cette démarche serait conditionnée à une réaction analogue des États-Unis et à l’absence de mesures susceptibles de saper le rapport actuel des capacités de dissuasion.
Cadre du traité et implications
Le traité New START est le dernier accord de maîtrise des armements liant Washington et Moscou. Il limite à 1550 ogives stratégiques déployées par partie et prévoit un mécanisme de vérifications, même si ces mécanismes sont suspendus depuis que Moscou a suspendu sa participation il y a deux ans.
Les États-Unis s’étaient retirés en 2019 d’un traité majeur sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF). La Russie avait alors assuré qu’elle maintiendrait un moratoire sur la production et le déploiement de telles armes tant que les Américains n’en déployaient pas à portée qui leur permettrait d’atteindre le territoire russe.
Mais, début août, la Russie a annoncé la levée de ce moratoire, accusant Washington d’avoir lancé une production en série et de préparer le déploiement de ces armes en Europe et en Asie.
La Russie a ajouté que, selon les analyses, la sécurité et la stabilité stratégique mondiale s’étaient dégradées et que ces évolutions relevaient des actions de l’Occident.
Évolutions militaires et signaux stratégiques
Depuis le déclenchement de l’offensive en Ukraine en février 2022, le président russe a multiplié les signaux sur l’usage éventuel d’armes nucléaires, alternant entre avertissements et démonstrations militaires.
En été 2023, Moscou a déployé des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son partenaire le plus proche. En août, Poutine a annoncé le lancement de la production en série de l Orechnik, missile balistique hypersonique susceptible de porter une charge nucléaire, évoquant une éventuelle installation au Bélarus. En novembre 2024, la Russie a utilisé cet engin sans charge nucléaire pour viser une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l’Ukraine.
«Nous avons confiance dans la fiabilité et l’efficacité de nos forces de dissuasion, mais nous ne souhaitons pas aggraver les tensions ni nourrir une course aux armements», a déclaré Poutine lors de cet échange.