Contexte et déroulé de la marche LGBT+ à Pécs
Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans la grande ville universitaire du sud de la Hongrie, défiant l’interdiction des autorités concernant une marche des fiertés. Selon l’agence AFP, le cortège comptait entre 7000 et 8000 participants et est parti vers 14h00 du centre-ville, sous un ciel clair et accompagné d’une musique entraînante.
Parmi les jeunes et les adultes présents, Bence Toth, un étudiant de 18 ans originaire de Pécs, a déclaré à l’AFP que la manifestation ne concernait pas seulement la communauté LGBTQ, mais aussi la protection de nos droits humains fondamentaux, estimant que l’interdiction a contribué à mobiliser davantage de personnes. Edit Sinko, une enseignante et psychologue de 58 ans, a ajouté : « nous venons pour défendre nos libertés fondamentales ». Elle précise qu’elle ne fait pas partie des organisations ou de la communauté LGBTQ, mais que beaucoup de ses élèves et amis en font partie, et elle ne comprend pas pourquoi on devrait les interdire.
La foule a hissé des drapeaux multicolores, dont de nombreux drapeaux arc-en-ciel, et portait des pancartes critique envers le gouvernement, avec des slogans tels que « La Hongrie est une dictature » ou « Le gouvernement punit la Pride mais décore ou pardonne aux pédophiles ».
Pour contourner l’interdiction prévue, les organisateurs ont présenté le défilé comme « un rassemblement contre la surpopulation des animaux sauvages, responsables et victimes de nombreux accidents de la route », a expliqué à l’AFP Peter Heindl, avocat et militant des droits humains. Le parcours, a-t-il précisé, demeure identique à celui prévu pour la Pride.
Cadre légal et suites prévues: La Pride de Pécs avait été interdite par la police le 6 septembre, puis par la Cour suprême le 15 septembre. La mairie a averti que les participants s’exposaient à des amendes.
Contexte national et particularités de la Hongrie
L’initiative de Pécs s’inscrit dans le cadre d’une Pride unique en Hongrie en dehors de Budapest, lancée en 2021. Fin juin, la Pride de Budapest avait réuni plus de 200000 personnes, défiant également une interdiction locale, et le maire de la capitale, Gergely Karácsony, qui l’avait autorisée, avait été convoqué par la police en août.
Sur le plan national, le gouvernement alors dirigé par Viktor Orban a adopté mi‑mars une loi visant à interdire ce type de rassemblement, présentée comme une mesure de protection de l’enfance, mais perçue comme une étape dans la réduction des droits fondamentaux des minorités sexuelles et de genre.