Gérer l’empathie toxique et préserver son bien-être émotionnel : poser des limites

Suisse

Comprendre l’empathie et ses risques

Adopter l’empathie est souvent valorisé: elle renforce les liens, facilite la compassion et la compréhension d’autrui. Néanmoins, elle peut devenir un fardeau lorsque les émotions des autres se mêlent aux siennes et influencent notre état.

Qu’est-ce que l’empathie toxique et comment elle se manifeste

Le terme empathie toxique est utilisé pour décrire cet excès de compassion qui pousse à se sentir responsable de l’état émotionnel des autres. La psychothérapeute Rebecca Love précise que ce phénomène peut s’accompagner de négligence de soi, de fatigue chronique et, parfois, de troubles du sommeil, de maux de tête ou de problèmes d’estomac.

Un manque d’estime de soi peut jouer un rôle: lorsque les besoins des autres passent systématiquement avant les siens, l’image de soi se dégrade et on peut se perdre dans des problèmes qui ne nous appartiennent pas. Certaines personnes cherchent à satisfaire les autres pour combler une frustration personnelle ou combler des traumatismes non résolus, ce qui peut nourrir la suridentification et le surinvestissement.

Causes et facteurs contributifs

La suridentification et le surinvestissement peuvent être utilisés comme mécanismes de compensation pour ce que l’on aurait souhaité pour soi autrefois, expliquent les spécialistes.

Comment poser vos limites et protéger votre bien-être

Pour ceux qui se reconnaissent dans ce schéma, il est utile d’apprendre à réguler son empathie. Différentes approches existent pour poser des limites sans culpabilité.

Prendre du recul et observer

Changer de perspective sur des situations est un outil important pour mieux gérer ses réactions. L’idée est de s’observer de l’extérieur et de s’appuyer, par exemple, sur une ancre personnelle (un bijou ou un objet) qui rappelle l’objectif de recentrer son attention.

Ouvrir le dialogue avec son entourage

Au lieu de tout garder pour soi, il peut être utile d’en parler à son entourage. Selon Wiebke Grimmig, il peut être pertinent d’expliquer que l’on apprend à gérer les soucis des autres et de leur demander s’ils sont prêts à soutenir ce progrès. Cela permet que les proches comprennent que l’on ne souhaite plus être le déversoir émotionnel permanent.

Un check-up quotidien et signes de surmenage

Le HuffPost relaie les conseils de Courtney Shrum, thérapeute et experte du système nerveux, qui recommande des check-ups somatiques: prendre quelques instants, plusieurs fois par jour, pour repérer les signes physiques d’épuisement tels que la respiration superficielle, les tensions musculaires ou la fatigue. Ces bilans réguliers permettent de reconnaître quand l’empathie devient malsaine et d’y remédier consciemment.

Rappel utile et outils simples

Il est utile de se rappeler que l’histoire entendue appartient à l’autre et qu’il n’est pas nécessaire de tout résoudre. Une méthode pratique consiste à enregistrer ce rappel sous forme de note sur son téléphone et à le relire après des conversations émotionnellement éprouvantes.

Rituels de récupération

Après une discussion difficile, pratiquer un petit rituel apaisant comme tenir un journal, écouter de la musique ou se promener peut aider le système nerveux à évacuer l’excès d’activation et éviter que l’empathie ne se transforme en épuisement, selon Courtney Shrum.