Des parlementaires de la majorité réclament de nouvelles mesures pour lutter contre l’extrémisme violent

Suisse

Des mesures renforcées pour lutter contre l’extrémisme violent

À Berne, lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 30 octobre 2025, l’Alliance Sécurité Suisse, regroupant des élus du Centre, du PLR et de l’UDC, a présenté des propositions destinées à prévenir et à poursuivre plus efficacement les actes violents lors de manifestations publiques.

Selon l’alliance, les émeutes survenues dans la capitale fédérale ont mis en évidence la menace pesant sur la sécurité intérieure et ont blessé 18 agents des forces de l’ordre. L’alliance rappelle que des troubles similaires se produisent aussi dans d’autres villes et que certains fauteurs de troubles profitent des foules pour détruire des biens et semer la peur.

Les parlementaires estiment qu’il est urgent de combler les lacunes légales afin de renforcer la prévention et l’action pénale.

Un nouveau sommet de violence dans les manifestations non autorisées

Le 11 octobre, les excès violents qui se produisent régulièrement lors de manifestations non autorisées ont été décrits comme atteignant un nouveau sommet en matière de violence et de risques.

Reto Nause, conseiller national (Centre/BE) et président de l’Alliance, a rappelé qu’en 2024, un quart des manifestations d’extrême gauche ont dégénéré. Il a évoqué les dévastations et les coûts supportés par les contribuables et les exploitants concernés.

Les restaurateurs et les propriétaires immobiliers doivent également assumer ces coûts, selon l’alliance, qui suggère de pouvoir répercuter ces charges sur les participants à des manifestations violentes non autorisées.

Des mesures pénales et des bases juridiques renforcées

Werner Salzmann, conseiller d’État (UDC/BE), estime nécessaire de renforcer les bases légales pour prévenir et poursuivre les infractions, appelant à une modification du cadre juridique. Il souligne que le port d’objets dangereux et manifestement destinés à provoquer des émeutes n’est pas suffisamment réglementé aujourd’hui et propose une révision ciblée sur des éléments tels que casques, lunettes de plongée, matraques, pétards, engins pyrotechniques ou lasers.

Michael Götte, conseiller national (UDC/SG), propose que les actes de violence commis sciemment contre les forces de l’ordre avec des objets dangereux soient punis d’au moins un an de prison. Il rappelle toutefois que les poursuites peuvent être entravées par certaines limitations procédurales liées à la surveillance.

Surveillance et technologies: quelles orientations?

Le Service de renseignement de la Confédération précise qu’il ne peut mener une surveillance qu’à partir de sources publiques et que des opérations ciblées pourraient être autorisées après un cadre légal adapté lorsque des appels à la violence surviennent. L’objectif est de prévenir ou de mieux poursuivre les infractions et de lever l’anonymat des auteurs.

Concernant la reconnaissance faciale via intelligence artificielle, Reto Nause estime que cet outil pourrait avoir un effet préventif et faciliter l’identification des auteurs. Jacqueline de Quattro (PLR/VD) rappelle que la reconnaissance faciale peut permettre d’identifier quelqu’un même s’il est cagoulé, grâce à des mouvements et à des usages déjà déployés dans certains lieux, et souhaite tester ces moyens.

Clarence Chollet (Verts/Neuchâtel) se montre plus sceptique: si elle condamne toute violence, elle met en garde contre le coût et les risques de faux positifs, plaidant pour qu’une présence policière efficace et intelligente reste la priorité.

Prolongation de la garde à vue et autres précisions

Christian Wasserfallen (PLR/BE) propose d’étendre la garde à vue à 48 heures, jugeant que le cadre actuel est obsolète et évoquant des implications sociales liées à une arrestation effectuée un week-end.

Enfin, Heinz Theiler (PLR/SZ) s’inquiète des usagers des transports publics et réclame une précision complémentaire de l’article 239 du Code pénal (perturbation d’entreprises au service de la collectivité) afin d’éviter des blocages injustifiés.

Des précisions et débats publics se poursuivent sur l’efficacité de ces mesures et sur les chiffres relatifs à l’extrémisme violent en Suisse.