Daniel Favre : l’importance de la prévention et du rôle parental dans la jeunesse neuchâteloise

Neuchâtel

Une carrière dévouée à la prévention de la criminalité à Neuchâtel

Très connu dans le canton de Neuchâtel, Daniel Favre est surnommé “le pasteur” par ses collègues de la police cantonale. Depuis près de dix ans, il parcourt écoles et quartiers, en tant que responsable de la prévention de la criminalité, afin d’établir un lien avec la jeunesse locale.

Une intervention citoyenne avant l’intervention policière

Pour Daniel Favre, la prévention doit avant tout reposer sur la responsabilité des familles. Selon lui, lorsque les comportements deviennent problématiques, c’est souvent parce que les limites n’ont pas été suffisamment encadrées en amont. La police, qui doit intervenir en dernier recours, pourrait ainsi réduire ses interventions si un cadre familial solide était maintenu.

Un regard objectif sur la crise des jeunes et les émeutes de Lausanne

Au micro de La Matinale, le responsable neuchâtelois exprime sa tristesse face aux émeutes récentes à Lausanne, où des jeunes ont incendié des poubelles et manifesté leur mécontentement envers la police. Il estime que ces troubles auraient pu être évités si les parents avaient conservé leur rôle central dans l’éducation et la cohésion familiale.

Les enjeux liés aux réseaux sociaux et à leur influence

Daniel Favre souligne également la problématique présente sur les réseaux sociaux, où les échanges souvent empreints d’émotion et de sensationalisme peuvent encourager des comportements à risque. Il note que certains jeunes, influencés par ces contenus, peuvent éprouver un sentiment d’impunité, notamment en raison de situations survenant dans d’autres pays, comme en France, où des émeutes ont eu lieu.

Les conséquences administratives et civiles

Il insiste sur le fait que la majorité des jeunes ne perçoivent pas toujours l’impact réel de leurs actes. Par exemple, une fausse alerte à la bombe ou des infractions mineures peuvent entraîner des dettes importantes ou rendre difficile l’accès à certains services, comme la location d’un logement. Ces enjeux administratifs, souvent sous-estimés, ont des répercussions durables sur la vie des jeunes.

Une vision nuancée de la police et de ses agents

Face aux accusations de racisme systémique, Daniel Favre rappelle que la majorité des policiers accomplissent un travail remarquable. Il évoque également la nécessité d’établir un rapport de confiance avec la jeunesse, en multipliant les rencontres, en favorisant le dialogue et en se montrant accessible. Il insiste sur l’importance de créer du lien avec les jeunes, sans pour autant renier l’autorité, en se positionnant comme un éducateur de proximité.

Une approche éducative pour prévenir la délinquance

Pour lui, la clé réside dans la proximité, la compréhension et la prévention. La politique de contact régulier permet de désamorcer les situations conflictuelles avant qu’elles ne deviennent ingérables, et d’établir un lien de confiance avec la jeunesse locale. En cette veille de départ à la retraite, Daniel Favre espère que cette approche participera à un avenir plus serein pour les jeunes neuchâtelois.

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Pour le web : Fabien Grenon