Affaire de la plume : un septuagénaire soleurois confronté à un nouveau procès pour la mort de son épouse

Suisse Romande

Contexte et jalons du dossier

L’affaire dite de la plume demeure l’un des dossiers judiciaires les plus suivis et s’ouvre sur la perspective d’un nouveau procès, le troisième depuis 2022.

Le protagoniste est un homme riche, septuagénaire, domicilié dans le canton de Soleure. Son épouse a été retrouvée morte en février 2016 dans leur logement genevois, une plume de 4,5 cm étant retrouvée dans une bronche et alimentant les interrogations sur les causes du décès et une éventuelle asphyxie.

Pendant sept ans, il a nié toute implication, affirmant avoir découvert sa femme inanimée au pied du lit le matin et soutenant une mort naturelle, une version qui a été contestée par les éléments de l’enquête.

Évolutions du récit et décisions de justice

En 2022, le Tribunal criminel le condamnait à 13 ans de prison pour meurtre.

Un revirement spectaculaire survient en 2023, un mois avant le procès d’appel: l’homme change de récit et avoue avoir provoqué la mort de sa femme, sans jamais l’avoir désirée.

Selon ses propos, le couple se serait livré à des pratiques d’asphyxie érotique et l’épouse serait morte lors de ce jeu sexuel, étouffée par une couette; il affirme ne pas avoir pris conscience de la détresse respiratoire de sa femme, invoquant une pudeur qui l’aurait empêché d’agir autrement.

Dans ce contexte, la Cour a retenu l’homicide par négligence et l’a condamné à trois ans de prison, dont la moitié avec sursis.

Procédure fédérale et prochain chapitre

Le Parquet a contesté cette orientation et a saisi le Tribunal fédéral, qui a cassé le jugement, le jugeant entaché d’arbitraire.

Selon l’autorité fédérale, les juges genevois auraient rapidement accepté la nouvelle version sans mener une enquête approfondie sur plusieurs éléments: le mobile éventuel (à ce jour inexistant, le couple s’aimait), les raisons du revirement, l’existence d’éventuelles lésions, la preuve d’un rapport sexuel le jour des faits, ou le manque de réaction de la défunte durant la suffocation.

Tout est à refaire: une nouvelle étape procédurale est nécessaire pour clarifier les faits et déterminer les responsabilités. La semaine à venir est présentée comme cruciale pour le dénouement de cette affaire.