Contexte et appel des employés de la RTS face à la redevance
Les collaborateurs de la RTS ont publié jeudi un manifeste et organisé une conférence de presse pour s’opposer à l’initiative portée par l’UDC, les Jeunes PLR et l’USAM, qui propose de ramener la redevance à 200 francs. Le peuple sera invité à se prononcer lors du référendum prévu en mars 2026.
Selon Alexandre Madrigali, président du syndicat des médias SSM à Genève, le service public est régulièrement visé par des attaques liées au financement de la SSR. Le personnel souhaite s’impliquer dans la campagne, tout en respectant la neutralité imposée par l’employeur.
Neutralité et contraintes internes
La RTS rappelle qu’elle ne peut pas communiquer de consignes de vote et que les contenus doivent rester dans le cadre du service public sans propagande apparente. Certains salariés soulignent toutefois une perception d’“hypocrisie” liée à ces règles et au mandat d’information du service public.
Climat de travail et effets potentiels sur la qualité des contenus
Des collaborateurs évoquent un climat interne détérioré, marqué par une angoisse, une crainte de critiquer la direction, des postes non remplacés et une charge de travail accrue. Ils estiment que ces conditions pourraient impacter la qualité des programmes, et soulignent que la direction semble peu encline à l’admettre.
La direction a exprimé son écoute envers le personnel et rappelle son rôle de garant de la neutralité durant les votations; elle confirme qu’elle ne délivrera pas de consignes de vote.
Conséquences possibles et perspective régionale
Les salariés estiment que le niveau de financement actuel est déterminant pour la production. Une redevance à 200 francs pourrait entraîner l’arrêt de plusieurs émissions emblématiques comme Temps Présent ou Passe-moi les jumelles, avec une possible orientation vers des programmes en allemand sous-titrés et une couverture d’actualité.
Des initiatives similaires ont été envisagées au Tessin, et les équipes du RSI ont engagé des démarches analogues dans le canton. Une centralisation éventuelle des activités à Zurich a également été évoquée.
En 2018, 71 % des votants avaient manifesté leur soutien au service public, chiffre souvent évoqué dans le cadre du débat. Les responsables évoquent la possible disparition de quelque 3000 postes en Suisse si l’initiative passe, et ils s’appuient sur ces chiffres pour nourrir la discussion.
Les premiers résultats d’un sondage mené par 20 minutes/Tamedia suggèrent une disposition favorable à l’acceptation du texte, mais le sujet reste en débat dans le cadre du référendum à venir.