Réduction du temps supplémentaire aux examens pour les élèves dyslexiques en Vaud : quelles conséquences ?

Vaud

Adaptation du temps d’examen pour les élèves avec troubles d’apprentissage

Depuis la rentrée scolaire d’août, les élèves vaudois présentant des troubles tels que la dyslexie ou la dyscalculie bénéficient désormais d’un temps supplémentaire limité à 15 % de la durée initiale des examens, contre 30 % auparavant. Cette modification concerne les étudiants en 1re et 2e année de gymnase et s’étendra aux élèves de 3e année à partir de la rentrée 2026.

Contexte et cadre réglementaire

Cette décision émane de la Conférence des directrices et directeurs des gymnases vaudois (CSM), qui s’aligne sur la nouvelle directive fédérale émise en septembre 2024 par la Commission suisse de maturité. Celle-ci vise à uniformiser les mesures compensatoires à l’échelle nationale, notamment en standardisant le temps supplémentaire accordé aux élèves souffrant de ces troubles.

Des divergences avec d’autres cantons

Tandis que le canton de Vaud ajuste son dispositif, d’autres cantons comme Genève maintiennent le bénéfice d’un délai additionnel de 30 % pour ces élèves. Cette différence suscite des réactions auprès d’associations spécialisées. L’Association dyslexie Suisse romande considère cette harmonisation avec la Suisse alémanique comme problématique, notamment parce que la prévalence des troubles d’apprentissage varie : elle est estimée entre 12 % et 15 % en Suisse romande, contre environ 8 % dans les régions germanophones.

Réactions des élèves et familles concernées

Les modifications imposées engendrent des inquiétudes chez certains étudiants. Un jeune de 17 ans témoignait récemment de ses appréhensions, évoquant le risque d’exclusion définitive en cas d’échec en deuxième année scolaire. Sa mère, pour sa part, qualifie cette réduction de temps d’examen de recul social, soulignant que cette mesure pourrait restreindre l’égalité des chances promise par le canton. Elle envisage de déposer un recours pour contester cette décision.

Dans ce contexte, la question de l’adaptation des modalités d’examen pour les élèves présentant des troubles spécifiques d’apprentissage reste au cœur des débats éducatifs et juridiques en Suisse.