Erreur de laboratoire à l’Hôpital universitaire de Bâle : une patiente opérée inutilement et indemnisée

Dialogue

Erreur de laboratoire à Bâle : une patiente opérée inutilement

En septembre 2024, à l’Hôpital universitaire de Bâle, une patiente se préparait à une intervention cervico-utérine après que le laboratoire de l’établissement aurait détecté des cellules potentiellement cancéreuses dans son col de l’utérus. Une partie du col aurait dû être retirée.

L’intervention a été réalisée sans complication apparente à la clinique gynécologique, mais moins de deux mois plus tard, la médecin responsable l’informe qu’une erreur est survenue avant l’opération: les échantillons de deux patientes avaient été échangés.

Des échantillons mal attribués et leurs conséquences

Le responsable du laboratoire, Alexandar Tzankov, admet une défaillance dans le transfert des échantillons lorsqu’ils passent d’un récipient à un autre. Pendant quelques secondes, l’échantillon et son numéro d’identification peuvent se trouver séparés, ce qui peut provoquer une confusion lorsque plusieurs échantillons sont manipulés simultanément et que la concentration fait défaut. Il précise toutefois qu’aucun incident similaire n’avait été observé en dix ans, malgré des centaines de milliers d’analyses annuelles. L’erreur n’a été détectée que plusieurs semaines plus tard, à l’examen du tissu retiré qui ne présentait aucune cellule cancéreuse.

Cet enchaînement a conduit à une intervention chirurgicale inutile et à des conséquences potentielles sur la santé future de la patiente. Le raccourcissement éventuel du col peut augmenter le risque d’un accouchement prématuré en cas de grossesse ultérieure et demeure une source d’inquiétude.

Évolution de l’indemnisation

Le traitement de l’affaire a été transmis à l’assurance responsabilité civile de l’hôpital, Helvetia. Dans un premier temps, l’assureur a proposé une indemnité forfaitaire de 1000 francs ex gratia, sans admission de responsabilité, proposition vivement refusée par la patiente qui estimait la réparation insuffisante.

L’émission d’un reportage a contribué à faire évoluer la situation: Helvetia a ensuite rehaussé l’offre à 4000 francs et a accepté de prendre en charge les frais potentiels liés à un accouchement prématuré futur. Sarah Miesch a accepté cette proposition, considérant que le dommage est en partie réparé, notamment sur le plan financier.

Source: SRF