Tarifs des vélostations en Suisse romande : des disparités significatives d’une ville à l’autre

Suisse

Qu’est-ce qu’une vélostation et quels services propose-t-elle ?

Selon Marie Métrailler, secrétaire générale du Forum Vélostations Suisse, une vélostation peut être définie comme un parking sécurisé doté d’une porte d’accès, permettant aux cyclistes de garer leur vélo en toute sécurité. Ces structures, souvent implantées à proximité ou à l’intérieur des gares, offrent des solutions pratiques pour le stationnement des vélos. Par ailleurs, certaines vélostations mettent à disposition des usagers des équipements additionnels tels que des stations de gonflage, des ateliers d’auto-réparation, des espaces de nettoyage en libre-service, ainsi que des casiers sécurisés et parfois des toilettes.

Variations des tarifs journaliers selon les villes romandes

Le coût de stationnement à la journée dans les vélostations diffère notablement selon les localités étudiées. D’après l’enquête présentée dans l’émission On en parle, plusieurs vélostations, notamment à La Sarraz (VD) et à Genève, ne facturent pas ce service. En revanche, les villes d’Yverdon, Fribourg, Neuchâtel et Delémont appliquent un tarif de deux francs par jour. Entre les deux, Coppet et Sion pratiquent une tarification journalière d’un franc pour le stationnement.

Abonnements mensuels : des prix très variables dans la région

En ce qui concerne les formules d’abonnement mensuel, Coppet et Genève proposent une offre à dix francs. À Fribourg, ce tarif s’élève à quinze francs, tandis qu’à La Chaux-de-Fonds il peut atteindre vingt francs pour certains abonnements. Ces écarts témoignent d’une diversité tarifaire importante entre les communes romandes.

Abonnements annuels : des écarts allant de la gratuité à 150 francs

Pour les abonnements annuels, les montants sont tout aussi hétérogènes. Certaines vélostations, telles que celles de Bulle (canton de Fribourg) et de Delémont, facturent 150 francs par an. D’autres localités comme Yverdon et Vevey appliquent un tarif annuel de 130 francs, tandis que Coppet et Bussigny (VD) proposent des abonnements à 100 francs. À Genève, l’abonnement annuel est fixé à 60 francs. Notons que la commune de La Sarraz offre cet abonnement gratuitement, en lien avec un engagement contractuel avec les CFF, d’après des informations communiquées à l’émission On en parle.

Approche des pouvoirs publics genevois et justification des tarifs élevés dans certaines communes

Les autorités genevoises, qui sont propriétaires des vélostations sur leur territoire, ont choisi de maintenir des tarifs bas. Cette politique tarifaire s’explique par le souhait de favoriser la mobilité douce et d’assurer une accessibilité optimale pour les usagers. À l’inverse, certaines communes au tarif plus élevé, comme Bulle, évoquent une comparaison avec les coûts des parkings P+R à proximité des gares, soulignant également l’avantage d’un stationnement sécurisé où le vélo est préservé dans un état optimal. La Chaux-de-Fonds rappelle quant à elle que ses prix, bien qu’en position haute, restent modérés. Par ailleurs, Delémont envisage actuellement une révision de ses tarifs dans un avenir proche.

Recommandations de l’association Pro Vélo face aux différences tarifaires

Les résultats de cette enquête ont été transmis à l’association Pro Vélo, qui représente les intérêts des cyclistes à l’échelle nationale. Cette dernière déplore les écarts importants de prix entre les vélostations et préconise la gratuité du stationnement pour une durée de 24 heures. Par ailleurs, Pro Vélo sollicite que les fonds destinés aux infrastructures ferroviaires couvrent également les coûts liés à la construction des vélostations, afin d’encourager le développement de ces équipements dans tout le pays.

Article adapté pour le web par Myriam Semaani, contributions radio de Xavier Bloch et Bastien von Wyss.